Le costume de travail du matelot du XIX ème siècle aux années quarante
Dans la première moitié du XIX siècle, nos matelots portaient un costume proche de celui que l'on rencontre dans de nombreux ports du littoral à la même époque: large culotte de toile ou culotte-jupon, le bonnet de laine rouge, des gants sans doigts et le caban à capuchon (appelé "hulot"). Le gilet bleu et les bottes courtes semblent plus spécifiques au marin pêcheur boulonnais. Le tableau d'Auguste Delacroix, peintre boulonnais (1809-1868), acquis par le musée des A.T.P. constitue un témoignage intéressant à cet égard.
Après 1870, le matelot adopte un costume qu'il a presque conservé intact jusqu'aux années cinquante. La casquette "boulonnaise" bleu marine à visière remplace le bonnet. La vareuse (de couleur cachoutée, noire ou bleue) plissée "à la boulonnaise" dans le dos et à col officier, le pantalon de gros drap (bleu marine) dit à "pont" complétant la tenue. Au cou, une cravate à pois (bleue à pois blancs). Aux pieds, des sabots noirs vernis (lorsqu'il est à quai) ou des chaussures noires. C'est ce dernier costume que portent les matelots de notre groupe.
Pour la mer, jusque dans les années vingt, le marin revêtait au dessus de sa vareuse un ciré en toile de chanvre (coupé généralement dans de la toile à voile) que l'on badigeonnait à l'huile de lin pour le rendre imperméable, et cela pour se protéger des "paquets d'eau de mer" qui déferlent sur le pont du bateau par gros temps. Le grand ciré jaune et le suroît l'ont avantageusement remplacé depuis.